2017, Et comme alors Cypris , Les Baux-de-Provence

Commissariat Sylvie Caron
Septembre de la Céramique et du Verre
Septembre 2017 dans la cour de l'Hôtel de Manville, caves troglodytes de Post Tenebras Lux, entrée de ville.
Catalogue, textes de Sylvie Caron, Christine Germain-Donnat, Emmanuel Boos,
Photographies, Matthieu Faury, Vincent Barré

 

Et comme alors Cypris, après avoir mouillé

La terre d’eau de pluie s’empressa de confier

Les formes modelées, au feu, pour les durcir.

 

Empédocle, De la Nature

 

Et comme alors Cypris, ce beau titre choisi par Vincent Barré pour cette exposition est tiré d’un livre d’Empédocle.

De ce récit Gaston Bachelard a dégagé les caractéristiques du « complexe d’Empédocle », où s’unissent pour l’« être fasciné », à l’écoute de « l’appel du bûcher », amour et respect du feu, instinct de vie et de mort. Pour ce rêveur, « la destruction par le feu est plus qu’un changement, c’est un renouvellement ». La rêverie sur le feu a permis de mettre en évidence toute l’ambiguïté de cet élément : avoir conscience de brûler, c’est se refroidir, sentir une intensité, c’est la diminuer. Tous les complexes liés au feu sont douloureux : prendre le feu ou se donner au feu, suivre le complexe de Prométhée ou d’Empédocle. Seule la rêverie créatrice peut détruire ces douloureuses ambiguïtés, car l’imagination est la force même de la production psychique, d’une liberté féconde et positive.

On voit donc combien le choix de cette citation comme titre de son exposition aux Baux de Provence  résume la personnalité et le l’oeuvre de Vincent Barré.

Dans cette exposition, en quatre lieux distincts des Baux-de-Provence, Vincent Barre a souhaité présenter des sculptures qui correspondent à des techniques différentes avec quatre matériaux liés au feu. À l’entrée du village unefonte de fer, dans la cour de l’hôtel de Manville les fontes d’aluminium, les bronzes dans la salle de Manville, à Post Tenebras Luxenfin, les grés de Sèvres et les terres enfumées.Vincent Barré propose cette année des nouvelles pièces en terre blanche enfumées réalisées spécialement pour les Baux de Provence tout comme «  la couronne à Dyonisos » technique de bronze à partir de bois et cire perdue, puis soudée.  L’artiste dit de ses oeuvres qu’elles expriment des antagonismes récurrents dans son œuvre entre l’ordre du construit, du pensé et celui du naturel, de l’impulsion, de ce qui vous échappe .