« J’avais travaillé à un « manteau de la vierge » (de miséricorde) sur les murs de la chapelle Notre-Dame-des-Fleurs, à Moustier Remingol en Bretagne, où je réunissais dans un hommage à Genet (Lettres au petit Frantz) ces figures qui ont souffert diversement de l’exclusion, de l’enfermement, de la déportation – Paul Celan (pour le monument aux fusillés de la Nivelle à Amilly), Mandelstam à qui est dédié « Psaume ».
L’idée du corps emmailloté du marin jeté à la mer (Melville, Benito Cereno) venait cet été là rejoindre l’angoisse distillée en direct par les radios autour des marins enfermés à des profondeurs abyssales dans le ventre du Koursk. La désolation et la colère des femmes, la pleutrerie des politiques… À l’érotisme se mêlait l’empathie pour ces hommes jeunes, dont le linge est plié en prévision du voyage (réminiscence des dispositifs funéraires égyptiens). »