Métopes 8/13

2006

Encre typographique sur papier chinois
138 x 138 cm
Crédit photographique Jean Bernard, Hotel des Arts, Toulon
RÉF : 2006 701 h

J’éprouve le sentiment que ces propos, en les sortant du cadre dans lequel ils ont été prononcés, constituent une bonne introduction à l’œuvre de Vincent Barré, et à l’exposition qui se tient à l’Hôtel des Arts.

Il est de plus en plus évident que ce qui se montre dans ses œuvres, au delà de leur beauté plastique propre, c’est son portrait en creux à travers les multiples formes empruntées de son univers créatif. C’est la part de l’intime dissimulée dans chaque œuvre, les fragments de mémoire, et la présence du corps, que l’exposition permet peu à peu de révéler, au sens où on utilise ce terme en photographie.

Non plus le corps comme sujet pictural, qui dès l’origine était au centre du travail de Vincent Barré, mais sa palpitation, y compris dans les pièces les plus abstraites. D’où l’importance croissante qu’ont pris le geste, le toucher, le malaxage et la caresse de la matière ; laissons l’auteur l’évoquer : « En introduisant davantage de formes charnelles, comme dans la  série noire, avec des creux et des gonflements assez explicites, j’ai pris conscience que j’avais jusque là continuellement censuré un besoin de m’exprimer dans un registre du corps et de l’érotisme […]. Trois ans plus tard, avec le grès de La Borne, j’ai retrouvé des formes modelées, tactiles et complexes. Je façonne une masse de terre en l’estampant autour du pouce et dans le creux de la main, sur le genou ou sur mon ventre, près des parties cachées et sensibles du corps. Il s’agit à nouveau de penser dans l’énergie du geste ».

Gilles Altieri, Le corps de l’oeuvre, extrait, exposition Mètis, catalogue 2006