A Quincy, l’épisode de 1568 qui vit le massacre des cisterciens avec la destruction d’une grande partie de l’abbaye me suggère que les murs silencieux portent encore l’écho de leur protestation et que réparation n’a pas été faite. C’est un acte symbolique de cette nature auquel je voudrais m’atteler, comme je le ferais dans d’autres lieux ou l’esprit et les corps ont été agressés. Histoire terriblement actuelle, terriblement cyclique qu’à défaut de juguler on doit porter.
Je ne sais aujourd’hui comment cette vision viendra modifier ma sculpture et des techniques que je n’ai pas encore épuisées. C’est le sens d’un projet de long terme qui s’est énoncé comme un programme avec cette vidéo tournant autour de l’intégrité du corps et de la sculpture comme « réparation ».
Dans l’Abbaye, je vois pour l’instant de grandes fontes en nombre réduit, dans des endroits ouverts. Je vois quelques « signes » (croix, vasque, ustensiles) qui viendraient restituer des sens perdus aux espaces, comme la géographie du « corps » de l’abbaye. Je vois une salle de carnets de croquis et dessins, et peut-être une vidéo.