Petit à petit, le projet prend forme : « reposer, regarder », écrit Vincent. Re-poser le lieu comme la matrice première pour, de nouveau, pouvoir re-garder. Dans l’espace rendu à la grâce de son commencement, dans l’impalpable lumière qui emplit tout, les sculptures de Vincent Barré viennent donner une gravité, au propre comme au figuré, à cet état d’apesanteur. Confrontées à la vastitude du paysage qui s’étend au-delà des limites du bâtiment, elles s’ancrent ici autant qu’elles ancrent le lieu à la manière d’un vaisseau. Et l’image de la nef, chère à Vincent, prend ici un sens particulier puisque c’est dans cette salle appelée « grande nef » que les oeuvres re-posent.
À la table de montage qu’est pour lui l’exposition du Havre, Vincent Barré nous invite à re-garder le monde.
Annette Haudiquet, Commissaire de l’exposition, Catalogue