Vincent Barré, le corps engagé
D’où viennent les formes ? On ne les a pas apprises et pourtant elles sont inscrites au plus profond de nous et nous les reconnaissons lorsque nous les croisons dans le monde dont elles participent pleinement. Formes naturelles — arbres, montagnes… — ou bien formes nées d’une abstraction, ou d’une extraction, artefacts en tous genres — architectures, objets… Vincent Barré a fait de ces objets, il y a des années, sculptures de bronze aux formats modestes, que l’on peut prendre dans sa main ou poser sur une étagère, et qui s’apparentent à des objets familiers, usuels ou rituels, des formes nourries profondément d’autres formes, et d’autres images, d’autres temps et d’autres civilisations, traces d’usages indéfinissables, ou plutôt ouverts à de multiples lectures et interprétations.
Rien d’univoque, jamais. Ce besoin de retrouver, détourné, ce qui est donné. C’est le travail d’incorporation. C’est de cette manière que nous nous inscrivons dans le monde et que nous appréhendons les choses, les éléments, le climat, la géographie, et les êtres de toutes espèces que nous croisons.
Olivier Delavallade, le corps engagé, extrait, Janvier 2015