Vers 1989, je réalise un ensemble de grandes sculptures abstraites puis des collages, en hommage à Giotto (exposition de la Tour des Fromages à Cluny, puis galerie Bernard Jordan), puis à Piero della Francesca, l’un des artistes de la première renaissance italienne de style sévère qui aura le plus compté pour moi. En hommage, je réalise la sculpture Les veilleurs inspirée par la fresque de la Légende de la vraie croix à Arezzo.
L’empereur romain est endormi sous sa tente à la veille de livrer bataille contre Maxence. Il voit en songe un ange qui lui tend une croix : « Par ce signe tu vaincras ». Il s’avance au devant de son armée en tendant cette croix face à l’ennemi. Elle se retire sans livrer bataille? Constantin convertira son empire au christianisme.
Cette sculpture est exposée en 1992 dans la forteresse de Belfort, énorme ouvrage construit par Vauban pour soutenir des sièges mais qui n’a jamais eu à livrer bataille. Dans ce lieu comme en attente d’un évènement, ces deux formes « armées » veillent évoquant le récit antique.
Portée par des récits chrétiens, cette sculpture comme celles de Cluny sont mes premières œuvres libérées de la représentation humaine.
Le musée me commande lors de cette exposition ma première grande sculpture en acier Le songe de Constantin, qui sera installée dans les remparts de la forteresse de Belfort.