Amilly, le chant discret d’une ville qui s’invente

    Jean-Christophe Bailly

    On est là, le long d’une route, en plein dans un paysage sans attrait particulier et où l’on ne peut départager ce qui serait proprement rural de ce qui serait urbain ou, plutôt, péri-urbain. On sait qu’on est près de l’eau, qui est la chance de ce pays, et l’on ne peut résister à ce jeu de mots qui se présente quasi automatiquement avec le nom de la rivière, le Loing : on est près du Loing, à Amilly, dans le quartier de la Nivelle, et il y a là en direction de l’eau, au bout d’un chemin, un espace réservé qui s’ouvre, c’est un champ limité au fond par quelques arbres – des aulnes – qui précèdent une peupleraie. Et ce que l’on comprend tout de suite, alors même qu’aucun effet de parvis ou d’annonce, aucune signalétique non plus ne le souligne, c’est que cet espace réservé, quoique ouvert, est un enclos voué à la production d’une intensité : un sens, et une émotion qui vient avec.

    Amilly, le chant discret d’une ville qui s’invente

    Jean-Christophe Bailly

    On est là, le long d’une route, en plein dans un paysage sans attrait particulier et où l’on ne peut départager ce qui serait proprement rural de ce qui serait urbain ou, plutôt, péri-urbain. On sait qu’on est près de l’eau, qui est la chance de ce pays, et l’on ne peut résister à ce jeu de mots qui se présente quasi automatiquement avec le nom de la rivière, le Loing : on est près du Loing, à Amilly, dans le quartier de la Nivelle, et il y a là en direction de l’eau, au bout d’un chemin, un espace réservé qui s’ouvre, c’est un champ limité au fond par quelques arbres – des aulnes – qui précèdent une peupleraie. Et ce que l’on comprend tout de suite, alors même qu’aucun effet de parvis ou d’annonce, aucune signalétique non plus ne le souligne, c’est que cet espace réservé, quoique ouvert, est un enclos voué à la production d’une intensité : un sens, et une émotion qui vient avec.